Du Museu Carmen Thyssen Andorra, nous vous proposons une nouvelle visite guidée de l’exposition : « INFLUENCERS dans l’art. De Van Goyen au Pop Art ».
Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir « Fillettes à la lumière d’un lampion », s/d de Lluís Graner i Arrufí, de la Collección Carmen Thyssen-Bornemisza, que vous pourrez écouter de chez vous.
Le peintre réaliste catalan entre à l’École de la Llotja en 1883, où il devient l’élève d’Antoni Caba, qui lui enseigne à capter le réalisme des figures et l’utilisation des couleurs dans les compositions. Il suivra aussi les cours de dessin Benet Mercadé. Au début de ses études, il décroche une bourse pour étudier à Madrid, où il découvre et copie les grands maîtres du Musée du Prado, influences qui seront toujours présentes dans les œuvres de Graner.
Suite à cette expérience, l’artiste décide de partir à Paris, où il s’entoure des nouveautés et des innovations artistiques de la capitale. Ce voyage lui ouvre les portes sur le monde de l’art et lui permet de réaliser des expositions dans le monde entier. Il commence alors à implanter un style personnel et unique, représentant les personnes défavorisées ou en lien avec la critique sociale en appliquant la technique de clair-obscur et de forts contrastes de lumière. Cette esthétique particulière donne au réalisme de l’artiste une touche proche du ténébrisme, particulièrement dans ses ambiances nocturnes, dans lesquelles les influences de Goya sont palpables.
Lluís Graner décide ensuite d’abandonner la peinture afin de se consacrer entièrement à ses affaires. Il ouvre notamment une salle de spectacles qui nomme Sala Mercè, située à la Rambla et inaugurée le 3 novembre 1904. Pour ce projet, il a pu compter sur l’aide de son ami Antoni Gaudí, dont il est très proche, qui a dessiné et décoré la salle sous le thème de « local d’art intégral » avec certaines tendances wagnériennes. La Sala Mercè était une salle de théâtre et un cinéma, dans laquelle il incorpore le cinématographe, si populaire aux États-Unis. Malheureusement, Graner est obligé de fermer ce lieu en raison de difficultés économiques. Son rôle, tant dans le monde de l’art que dans le cinéma, restera toutefois important, et ce, jusqu’à nos jours.