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Une étonnante histoire de Filippo Colarossi

La fameuse Académie Colarossi n’est plus un secret pour personne. École progressiste et pionnière dans les avant-gardes, elle connaîtra les plus grands artistes de la fin du XIXe et début du XXe siècle. Comptons parmi ses rangs Hermen Anglada Camarasa, Isidre Nonell, Maurice Prendergast, Camille Claudel, Paul Gauguin, Jeanne Hébuterne, Amadeo Modigliani ou encore Alfonse Mucha.

Néanmoins, qui était réellement son créateur, Filippo Colarossi ?

D’origine italienne, Colarossi naît dans un village au sud de Rome dans une famille pauvre. Malgré lui, il sera le témoin de la violente unification de l’Italie. Son village se trouve alors aux mains des nationalistes anti-papes. Incorporé par la suite au Royaume d’Italie, la famille Colarossi sera dépouillée de tous ses biens. Le frère de Filippo, fervent catholique, esquisse alors l’idée de partir en France. Tous deux arrivent donc à Marseille, puis ensuite à Lyon et arrivent enfin à Paris où leur troisième frère les attend.

Afin de trouver du travail rapidement et sachant qu’ils ne parlaient pas encore le français, Angelo, Antonio et Filippo deviennent modèles dans les ateliers d’artistes. Ce travail éprouvant, qui impose des positions inconfortables à tenir pendant des heures, feront leur renommée. Angelo partira par la suite à Londres, où il sera le modèle et l’assistant du grand Alfred Gilbert alors que Filippo deviendra le modèle le plus connu de l’École Impériale des Beaux-Arts de la Rive Gauche. C’est là qu’il rencontrera le peintre Jean-Louis-Ernest Meissonier qui l’aidera à acheter l’Académie Colarossi.

Tout semble alors lui réussir. Il épouse sa première femme, Ascenza Margiota, et devient l’heureux père d’Ernest Flore Colarossi, Maria Colarossi et Malia Colarossi. L’Académie s’agrandi et devient l’une des références parisiennes.

Véritable acharné du travail, Filippo trouve cependant le temps de s’évader. Au début des années 1890, il se passionne pour le cyclisme. Il participera d’ailleurs à l’organisation d’une course qui passera à la postérité sous le nom de « La Course des Trois Arts ». Plusieurs prix y sont proposés : des médailles, des pneus ou des abonnements à des revues. Colarossi, lui, proposera un trimestre gratuit dans son école.

Néanmoins, l’Académie finira par se faire rattraper par son homologue, l’Académie Julian, dont les enseignants régnaient sur les Salons et y favorisaient leurs élèves. Alors que la gloire de l’italien est au déclin, il acquiert l’image d’un homme bohème qui cultivait une apparence d’aristocrate. Il commence à fréquenter les cafés chics. Il s’adonne aux plaisirs qu’offre Paris à ce moment-là. Les femmes et l’alcool commencent à faire des ravages. Son goût pour le jeu et les paris épiques le ruinent et le forceront à délaisser son académie en 1901. Il meurt quelques années plus tard, en 1906, laissant la gestion de la Colarossi aux créanciers. Ce n’est qu’en 1912 qu’elle sera reprise par son fils, Ernest.

Selon certaines sources, la deuxième épouse de Colarossi, dont on ne connaît pas l’identité, aurait mis le feu aux archives en raison des infidélités de son mari, chose qui aurait précipité sa fermeture. Bien qu’il est souvent dit que le centre fermera dès les années 20 ou 30, certaines sources fiables mettent en avant le fait que la Colarossi était encore active jusqu’aux années 1950.

 

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