Loading...

Accueil » Actualités » Quand l’Orient s’invite en Occident, le japonisme

Quand l’Orient s’invite en Occident, le japonisme

Synonyme de finesse et d’élégance, le japonisme est une tendance qui influencera profondément la activité artistique occidentale de la deuxième partie du XIXe siècle et du début du XXe.

Alors que la production suit, en Europe de l’Ouest, des modèles qui sont depuis toujours fixés par l’Académie ; la modernité, l’évolution technologique et la stabilité économique qui caractérise le XIXe siècle poussera certains artistes à renouveler le domaine esthétique. Cette rupture, plus connue sous le nom d’avant-garde, trouvera sa richesse dans une multitude de sources d’inspiration. Parmi elles, mentionnons le Japon, si étranger à l’art occidental, qui deviendra l’une des clés de voûte de ce nouveau chapitre de l’histoire.

Véritable vague d’exotisme, le japonisme déferle en Europe à partir de 1853, au moment où le Japon sort de sa politique isolationniste qui l’a coupé du reste du monde pendant plus de deux siècles. L’ouverture des frontières poussera alors au commerce et aux échanges et la culture japonaise fera son apparition lors de l’Exposition Universelle de Paris de 1867. La mode est lancée. Entre spiritualité et simplicité, les français, et plus particulièrement les parisiens, adopteront avec bonheur ces objets, ces soies et ces tissus provenant de l’autre bout du monde.

Cette nouvelle esthétique, séduira aussi les artistes les plus connus de leurs temps. James McNeill Whistler découvrira les estampes japonaises dans un salon de thé chinois à Londres et, suite à cela, il deviendra l’un des plus grands collectionneurs, avec James Tissot et Edgar Degas, d’objets japonais. Ces derniers se retrouveront d’ailleurs dans ses œuvres, comme on peut le voir dans La petite fille blanche, 1864 – 1865. Le grand Claude Monet, lui, tombera amoureux des motifs japonais au moment où il apercevra des motifs sur un papier d’emballage dans un magasin d’épices en Hollande. Plus tard, à Giverny, le jardin de l’artiste illustrera son amour pour le pays du soleil levant. Plusieurs historiens soutiendront d’ailleurs que, sans cette influence, l’impressionnisme et, a posteriori, les avant-gardes, n’auraient pas vu le jour.

Les représentants du nabisme, autre courant important de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, en seront aussi les porte-parole. Caractérisé par la planéité, les couleurs vibrantes et la stylisation, l’artiste Paul Ranson sera surnommé « Le Nabi qui est plus japonais que le Nabis japonais ». Pierre Bonnard, lui, sera appelé « le Nabi très Japonard ».

Contribuant largement à l’art moderne et par extension à la renommée parisienne, la capitale française accueillera aussi un grand nombre d’artistes japonais. C’est notamment le cas du fantasque Tsuguharu Foujita, qui passera plus de la moitié de sa vie en France. Reconnaissable entre mille grâce à sa coupe au bol, sa petite moustache et ses lunettes rondes, ses nus, à la peau laiteuse et aux contours finement exécutés, représenteront la synthèse parfaite entre l’art oriental et occidental. Mêlant encre et huile, le peintre se caractérisera par sa touche calligraphique et ses compositions calmes et minimalistes.

Foujita incarnera le lien entre deux mondes, chose qui fera de lui un artiste à l’image du japonisme : un artiste ni totalement français, ni totalement japonais.

 

  • © 2024 - Museu Carmen Thyssen Andorra
  • Av. Carlemany, 37 - AD700 Escaldes-Engordany
  • Principat d'Andorra
  • Emplacement

Disseny web: Qucut Produccions + Marc Julià Disseny gràfic: Laura López Martí

Préférences de cookies